Grevisse, dans lequel on trouve toujours matière à réflexion, est beaucoup plus complet, du moins dans mon édition (1964).
Quelques extraits :
« ...si A est la moitié de B, on peut dire, pour la valeur de B, soit avec une idée de multiplication « B est deux fois aussi grand que A », ou « vaut deux fois autant », ou « est deux fois plus grand », ou « vaut deux fois plus », - soit avec l’idée d’addition « B est une fois plus grand que A », ou « vaut une fois plus » ;...
Exemples : « Cet animal est de la grosseur d’un gros rat, mais une fois aussi long » (Regnard, Voyage en Laponie)
« Lampe qui éclaire trois fois plus que les autres » (Larousse du XXe siècle)
« La petite maison dont le toit était deux fois plus haut que la façade » (La Varende, La sorcière)
Le latin disait : « altero tanto longior (littéralement : « plus long d’encore une fois autant » ; ce que nous exprimons par « deux fois aussi long », « deux fois plus long »... ; ainsi il ajoutait à la quantité regardée comme unité le produit marqué par le numéral multiplicatif...
Toute l’affaire est donc de savoir si l’idée de l’auteur est d’addition ou de multiplication. Mais on y perd vite son latin.
François Pradel de Lamaze
Pénombre, Juillet 2003