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On ne s’en lasse pas

L’Observatoire national interministériel de la sécurité routière lit-il la Lettre Blanche ?

Dans la Lettre blanche n° 55, je m’étonnais que Brice Hortefeux, relayé par de nombreux médias, puisse dès le 6 janvier 2011 affirmer que « le nombre de morts sur la route soit passé en-dessous de la barre des 4 000 ». En effet, les morts sur la route sont des personnes ayant eu un accident de la route et qui décèdent dans les 30 jours qui suivent. Les 3 994 morts annoncés le 6 me semblaient donc susceptibles d’être rejoints par quelques nouveaux cas connus seulement dans le courant du mois de janvier.

Las ! Sotte que je suis ! Je me suis sentie directement visée par la mise au point de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière faite en mars 2011 : « À l’occasion de la publication des résultats provisoires de la sécurité routière pour l’année 2010 (en janvier 2011), on a pu lire dans les médias que les résultats définitifs de l’année seraient disponibles dès début février 2011, après expiration du fameux délai de 30 jours sur quoi se base la définition statistique en vigueur pour le décompte des personnes tuées. Il n’en est rien. On ne passe pas de la statistique annuelle “à chaud” à la statistique annuelle définitive par le simple ajout des “tués tardifs” de décembre. Les facteurs d’écarts sont multiples. En réalité les résultats définitifs de l’année échue ne seront disponibles qu’en juin, comme chaque année ».

On connaît actuellement le nombre définitif de tués sur la route pour 2010 : 3 992, moins que le nombre provisoire annoncé le 6 janvier !

Nul ne supportant sans doute de ne pas connaître dès les premiers jours du mois le nombre de tués sur la route du mois précédent, l’Observatoire nous livre des « estimations provisoires extrapolées à partir des données brutes et qui font l’objet d’un baromètre mensuel commenté ». Ainsi, le 12 octobre 2011, ce baromètre nous indique une baisse de 1,7 % des effectifs de septembre (351 au lieu de 357). On pourra ensuite, si vraiment le problème nous taraude, consulter le site de l’ONISR et avoir accès à des chiffres « quasi-définitifs », avant de connaître, au bout de 6 mois, les chiffres « définitifs ». Quel suspense…..

Béatrice Beaufils