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Pair, impair, passe et manque

Lors d’un récent CISR (Comité interministériel de la sécurité routière), Édouard Philippe a indiqué que la limitation de vitesse sur les routes à double sens sans séparateur central serait abaissée de 90 à 80 km/h et que cette mesure serait effective le 1er juillet 2018.

Pendant la campagne présidentielle, le candidat Macron, interrogé sur le même sujet, s’y était déclaré opposé : «  En France, les vitesses sont impaires : 30, 50, 70, 90, 110, 130. Cela participe de leur lisibilité.  » Tu parles d’une lisibilité, c’est quoi un nombre pair  ? Un nombre pair qui commence par un nombre impair devient-il impair de ce fait, comme le masculin l’emporte sur le féminin  ? La pensée macronienne est parfois déroutante.

En fait, la vitesse n’est ni paire, ni impaire, elle est. Ça, ni pair-ni impair, me semble bien dans la lignée du ni droite-ni gauche ou du gendarme de Coluche qui ne savait ni lire.

Et je propose qu’on modifie désormais nos livres d’histoire sur la bataille de Poitiers, le 19 septembre 1356, où Philippe, le fils cadet de 14 ans du roi Jean le Bon, accompagnait son père de son fameux «  Père, gardez-vous à droite  ! Père, gardez-vous à gauche  !  » et gagnait ainsi son surnom le Hardi. Je propose, en écriture inclusive  : «  Im·pair·e, gardez-vous à droite, Im·pair·e, gardez-vous à gauche ».

Daniel Cote-Colisson