Pénombre, la vie publique du nombre

Editorial

La clarté, autre nom de la vérité, sort en effet souvent du puits le plus profond et le plus ténébreux.
Dominique de Villepin, Éloge des voleurs de feu

CE NUMERO 43 est prêt depuis quelque temps déjà mais comme Pénombre est une association et non une entreprise de presse, il nous faut faire avec les disponibilités de tous les bénévoles qui concourent à sa fabrication, auteurs, maquettiste, dessinateur,… - qu’ils soient remerciés au passage. Ce numéro risque donc de vous joindre sur votre lieu de vacances et son contenu détonner un peu avec les mots fléchés, les sudokus et les tests de personnalité. En effet, on parle ici de choses graves : immigration, chômage des jeunes, … On recherche longuement où pourraient se nicher les classes moyennes que l’on évoque régulièrement et on se pose bien d’autres questions sérieuses : qu’est-ce que la population de la France ? La conduite est-elle un problème de mathématiques ? Pourquoi les grands joueurs de football sont-ils très majoritairement nés l’un des premiers mois de l’année ? Tout ceci avec néanmoins et comme d’habitude un peu d’humour et d’impertinence.

L’Assemblée générale annuelle et festive de l’association a eu lieu le 23 juin. Outre les sujets habituels, on y a parlé longuement de Vespérales, c’est-à-dire d’un nouveau type de réunion ouverte aux adhérents. Le Conseil élargi a longuement hésité entre Vêpres, jugé trop religieusement connoté - bien que notre société laïque s’accommode fort bien de grand’messes et de séminaires, Vêprées, fort poétique mais trop vieillot - pauvre Ronsard, Crépusculaires, un peu sinistre, et Vespérados ! Comme leur étymologie l’indique, ces Vespérales devraient se limiter à la soirée et non déborder sur la nuit comme les Nocturnes.

Ces Nocturnes, qui ne sont pas exclues dans l’avenir, ont toujours eu beaucoup de succès mais elles demandent un très gros travail de préparation et sont souvent la réponse à une grande question d’actualité, donc difficilement programmables. D’où l’idée de faire (aussi) plus léger, avec des réunions de discussion sur des sujets peut-être moins importants dans l’actualité, mais néanmoins pénombresques, qu’une ou deux personnes auront préparés. L’Assemblée générale en a suggéré plusieurs, dont les graphiques bidons (voir dans ce numéro « Attention aux radars »), la mesure de l’obésité, les pseudo-rapports, la tarification à l’activité pour les hôpitaux, le coût de l’immigration…

Les sujets ne manquent pas, il n’y a plus qu’à se mettre au travail.

Pénombre, Juillet 2006